samedi 2 février 2013

Jeunesse et Europe : le statu quo


Durant les deux jours qui constituent le forum Libération consacré aux jeunes, l’Europe est l'un des thèmes centraux. "Existe-t-il un sentiment d'appartenance à l'Europe?", question inévitable, qui était l'objet d'un débat hier.

De gauche à droite : Mélanie Gros, Philippe Perchoc, Guillaume Klossa et Peter Matjasic 
(crédit photo : Pierre-François Yves)

Les jeunes et l’Europe, c’est une histoire compliquée. C’est ainsi que le débat a été présenté hier soir à la MC2 de Grenoble. A la présentation des invités, on imaginait déjà la tournure qu’il allait prendre : Mélanie Gros, une étudiante ayant fait un séjour en Lituanie dans le cadre du service volontaire européen, le président d’EuropaNova Guillaume Klossa et le Slovène Peter Matjasic, président du Forum européen de la jeunesse. Trois pro-européens et aucun spécialiste pour les contredire si ce n’est les spectateurs présents. Malheureusement, aucun expert n'était caché parmi eux.

Pas très accrocheur donc. Le déroulement de la conférence n’a pas arrangé les choses, se contentant du bon vieux schéma "constat puis perspectives". Le thème, certes déjà vu, a pourtant été bien introduit : y a-t-il un déficit de conscience de l’Europe chez les jeunes ou vis à vis des jeunes?

Si l’on devait résumer la relation entre jeunesse et Europe le mot "mobilité" suffirait largement.  Les différents programmes d'échange d'étudiants, notamment Erasmus, ont permis jusqu’aujourd’hui à 3 millions d’étudiants de voyager en Europe. Un succès. Mais il s’avère qu’Erasmus n’est pas accessible à tous, d’où l’importance du vote prochain sur le budget du nouveau programme "Erasmus pour tous". Un nouveau format que ne semble pas désirer la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, selon Guillaume Klossa.

Peter Matjasic, Européen convaincu, n’a pas su convaincre. Les institutions européennes font des rapports, proposent des solutions. Problème: celles-ci se réalisent au niveau national et aucun pays ne veut se risquer à trop investir dans la jeunesse, se satisfaisant de ce qui est déjà fait. "Les élections européennes sont devenues des élections nationales" surenchérit Peter Matjasic.

Le tableau n’est pas si noir. Ce que l’on ne sait pas, par exemple, c’est que la première raison de mobilité intra-européenne est l’amour.

La solution au problème pourrait venir des élites. Or, ces dernières "se disent européennes mais ne le sont pas" commente Guillaume Klossa. On assiste donc à un statu quo. Les remèdes proposés lors du débat ont déjà été entendues : investir dans la mobilité, développer la conscience européenne à l’école, mettre en avant les programmes de mobilité.

L’Europe et l’Union européenne tournent en rond avec un système rempli de bonnes volontés, mais trop frileux. L’avenir de la jeunesse passe par l’UE, « le laboratoire du monde de demain » selon Guillaume Klossa. On a vu meilleur exemple…

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