Durant les deux jours qui constituent le forum Libération consacré
aux jeunes, l’Europe est l'un des thèmes centraux. "Existe-t-il un sentiment d'appartenance à l'Europe?", question inévitable, qui était l'objet d'un débat hier.
De gauche à droite : Mélanie Gros, Philippe Perchoc, Guillaume Klossa et Peter Matjasic
(crédit photo : Pierre-François Yves)
(crédit photo : Pierre-François Yves)
Les jeunes et l’Europe, c’est une
histoire compliquée. C’est ainsi que le débat a été présenté hier soir à la MC2
de Grenoble. A la présentation des invités, on imaginait déjà la tournure
qu’il allait prendre : Mélanie Gros, une étudiante ayant fait un séjour en
Lituanie dans le cadre du service volontaire européen, le président
d’EuropaNova Guillaume Klossa et le Slovène Peter Matjasic, président du Forum
européen de la jeunesse. Trois pro-européens et aucun spécialiste pour les
contredire si ce n’est les spectateurs présents. Malheureusement, aucun expert n'était caché parmi eux.
Pas très accrocheur donc. Le
déroulement de la conférence n’a pas arrangé les choses, se contentant du bon
vieux schéma "constat puis perspectives". Le thème,
certes déjà vu, a pourtant été bien introduit : y
a-t-il un déficit de conscience de l’Europe chez les jeunes ou vis à vis des
jeunes?
Si l’on devait résumer la
relation entre jeunesse et Europe le mot "mobilité" suffirait
largement. Les différents programmes d'échange d'étudiants, notamment Erasmus, ont permis jusqu’aujourd’hui à 3 millions
d’étudiants de voyager en Europe. Un succès. Mais il s’avère qu’Erasmus n’est
pas accessible à tous, d’où l’importance du vote prochain sur le budget du nouveau programme "Erasmus pour tous". Un nouveau format que ne semble
pas désirer la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, selon
Guillaume Klossa.
Peter Matjasic, Européen
convaincu, n’a pas su convaincre. Les
institutions européennes font des rapports, proposent des solutions.
Problème: celles-ci se réalisent au niveau national et aucun pays ne veut
se risquer à trop investir dans la jeunesse, se satisfaisant de ce qui est déjà
fait. "Les élections européennes sont devenues des élections
nationales" surenchérit Peter Matjasic.
Le tableau n’est pas si noir. Ce que l’on ne sait pas, par exemple, c’est que la première raison de mobilité
intra-européenne est l’amour.
La solution au problème pourrait
venir des élites. Or, ces dernières "se disent européennes mais ne le
sont pas" commente Guillaume Klossa. On assiste donc à un statu quo. Les
remèdes proposés lors du débat ont déjà été entendues : investir dans la
mobilité, développer la conscience européenne à l’école, mettre en avant les
programmes de mobilité.
L’Europe et l’Union européenne
tournent en rond avec un système rempli de bonnes volontés, mais trop frileux.
L’avenir de la jeunesse passe par l’UE, « le laboratoire du monde
de demain » selon Guillaume Klossa. On a vu meilleur exemple…
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