samedi 2 février 2013

Quand entrepreneurs, jeunes et élus parlent mobilité



C’est le maître mot de la conférence, et une question qui reste discrète dans les priorités politiques de notre pays. Pourtant, la mobilité est un enjeu crucial dans la construction d’une vie professionnelle et sociale, notamment pour les jeunes.



De gauche à droite: Florence Gilbert, Claire Martin, Cécile Pavageau et Yacine Kara.

(Crédit photo: Benjamin Rieth)


"Peut-être a-t-on touché la limite des transports en commun ?" interroge la modératrice du débat, Cécile Pavageau, avocate au barreau de Paris et conseillère à TRANSAMO, une organisation de conseil dans le domaine des transports. Entre écologie, transports responsables et désertion dans les campagnes, le sujet est vaste. Yacine Kara, PDG d’Ecolotrans, insiste sur la capacité des jeunes générations à être plus responsables, notamment en envisageant l'avenir au volant de véhicules électriques. Pour lui, embaucher des jeunes chauffeurs sans beaucoup d’expérience est "une vocation sociale".

Claire Martin, de Renault, pointe les "1, 2 milliards d’automobiles dans le monde", ajoutant que malgré la crise, 70 à 80 millions de véhicules neufs par an sont toujours vendus dans le monde. Malgré ces ventes, la voiture n’est pas le seul moyen de transport, et il est loin d’être le plus accessible pour les jeunes en France.

Pour Florence Gilbert, de Voiture & co, 3,4% des jeunes en France ne sont pas du tout mobiles. L’entreprise, à vocation sociale, a plusieurs plates-formes de mobilité qui cherchent à analyser et trouver des solutions aux problèmes de mobilité des français, dont les jeunes. Dans un pays où l’entretien d’une voiture revient à 4 000€ par an, les solutions alternatives ont leur place : train, vélo, marche... Voire les transports gratuits avec l’exemple de la ville d'Aubagne. Peu pertinent auprès des jeunes qui se déplacent davantage vers Marseille, Aix-en-Provence ou Cassis, plutôt que dans l'arrière pays. 

Dans le public, le vice-président du Conseil Général de l’Isère, Claude Bertrand, pointe un problème qui lui paraît plus pertinent: l’urbanisation telle qu’elle a été mise en place ne serait pas adaptée aux jeunes dans leurs déplacements quotidiens vers l’école, un apprentissage, voire un emploi. Et pour les jeunes des campagnes, c’est aussi un frein à la culture. 

Dans l'assemblée, une personne critique les propos des intervenants, "c’est un peu Paris qui descend en province!" Les incompréhensions entre le public et le plateau seraient-ils dues aux différences géographiques? Un débat se construit sur l'écart entre les idées et la pratique. "C’est vrai que c’était un peu à côté" commente une jeune femme dans la salle. Certes, mais le public y a remédié.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire