La centaine de spectateurs présente à la conférence sur le décrochage scolaire a appris à le connaître. Aziz Karim Megharbi a 19 ans et fait partie de
ces élèves dont on dit qu’ils n’ont jamais accroché. Mais ça, c’était avant.
Le témoignage d'Aziz Karim :
Aziz Karim Megharbi (Crédit photo: Antoine Beneytou) |
Aujourd’hui, le grenoblois est élève au CLEPT de Grenoble: le
Collège-Lycée Elitaire Pour Tous. Il s'agit d'un établissement de l’Education
nationale destinée aux décrocheurs scolaires et qui doit "permettre aux
jeunes en rupture scolaire avérée de reprendre un itinéraire d’études," explique la co-fondatrice, Marie Cécile Bloch. "Visiblement,
au CLEPT, Aziz Karim a appris a s’exprimer en public" sourit Philippe
Douroux, journaliste à Libération et modérateur de la conférence. Volubile, réfléchi, pertinent, n’hésitant pas à
interpeller la ministre déléguée à l’éducation nationale George Pau-Langevin,
Aziz Karim semble aujourd’hui bien dans ses baskets.
"Un bon prof, c'est quelqu'un qui se remet en question"
Confiant, au point même de donner des
conseils au micro à une adolescente décrochée scolairement : "Je
suis aussi là pour que mon expérience puisse faire écho et fasse réfléchir
certaines personnes. C’est pour ça que je me suis permis de lui dire de voir ce
qui se faisait ailleurs". A la veille de passer son bac, le lycéen est donc
pleinement épanoui. Mais cela n’a pas
toujours été le cas. Son décrochage, il s’en est rendu compte à 14
ans : "J’avais plein de projets, mais je me suis rendu compte que
je ne pouvais pas les concrétiser", explique t-il.
Réorienté il
fréquente alors des établissements alternatifs pour le préparer aux métiers du
BTP: "Mais ça ne m’intéressait pas du tout, moi ce que je voulais faire, c’était de l’informatique". Malgré
une formation qui ne lui plaît guère, Aziz Karim se forme en autodidacte puis
intègre le CLEPT, bien décidé à reprendre ses études. Dans un entretien d'entrée à cet établissement il explique notamment que pour lui "un bon prof, c'est quelqu'un qui sait se remettre en question". L'adolescent ne veut plus voir l'école comme un lieu d'humiliation.
Passioné de philo et futur comédien
Au CLEPT,
il redécouvre les matières théoriques, le français, les maths et même la
philosophie, sa matière préférée. Pas de doute il est à l’aise dans cette
structure "où l’élève participe plus, et considéré en tant
que personne". Même son de cloche pour Samantha, assise à sa droite, sa
camarade en Terminale S: "Au CLEPT, on a confiance en moi, cela ne
sert à rien de mettre la pression aux élèves, on est tous capables de faire des
choses exceptionnelles". Et quid de l’avenir? Entré au CLEPT avec l’ambition de
travailler dans l’informatique, Aziz Karim s’est découvert une nouvelle
passion: la comédie. Une fois son bac en poche, il prévoit de suivre une
formation théâtrale au Conservatoire de Grenoble.
Le témoignage d'Aziz Karim :
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