vendredi 1 février 2013

Aziz Karim, parcours d'un élève "décroché-raccroché"

La centaine de spectateurs présente à la conférence sur le décrochage scolaire a appris à le connaître. Aziz Karim Megharbi a 19 ans et fait partie de ces élèves dont on dit qu’ils n’ont jamais accroché. Mais ça, c’était avant.

Aziz Karim Megharbi (Crédit photo: Antoine Beneytou)

Aujourd’hui, le grenoblois est élève au CLEPT de Grenoble: le Collège-Lycée Elitaire Pour Tous. Il s'agit d'un établissement de l’Education nationale destinée aux décrocheurs scolaires et qui doit "permettre aux jeunes en rupture scolaire avérée de reprendre un itinéraire d’études," explique la co-fondatrice, Marie Cécile Bloch. "Visiblement, au CLEPT, Aziz Karim a appris a s’exprimer en public" sourit Philippe Douroux, journaliste à Libération et modérateur de la conférence. Volubile, réfléchi, pertinent, n’hésitant pas à interpeller la ministre déléguée à l’éducation nationale George Pau-Langevin, Aziz Karim semble aujourd’hui bien dans ses baskets.

"Un bon prof, c'est quelqu'un qui se remet en question"
Confiant, au point même de donner des conseils au micro à une adolescente décrochée scolairement : "Je suis aussi là pour que mon expérience puisse faire écho et fasse réfléchir certaines personnes. C’est pour ça que je me suis permis de lui dire de voir ce qui se faisait ailleurs". A la veille de passer son bac, le lycéen est donc pleinement épanoui. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Son décrochage, il s’en est rendu compte à 14 ans : "J’avais plein de projets, mais je me suis rendu compte que je ne pouvais pas les concrétiser", explique t-il. 
Réorienté il fréquente alors des établissements alternatifs pour le préparer aux métiers du BTP: "Mais ça ne m’intéressait pas du tout, moi ce que je voulais faire, c’était de l’informatique". Malgré une formation qui ne lui plaît guère, Aziz Karim se forme en autodidacte puis intègre le CLEPT, bien décidé à reprendre ses études. Dans un entretien d'entrée à cet établissement il explique notamment que pour lui "un bon prof, c'est quelqu'un qui sait se remettre en question". L'adolescent ne veut plus voir l'école comme un lieu d'humiliation.

Passioné de philo et futur comédien
Au CLEPT, il redécouvre les matières théoriques, le français, les maths et même la philosophie, sa matière préférée. Pas de doute il est à l’aise dans cette structure "où l’élève participe plus, et considéré en tant que personne". Même son de cloche pour Samantha, assise à sa droite, sa camarade en Terminale S: "Au CLEPT, on a confiance en moi, cela ne sert à rien de mettre la pression aux élèves, on est tous capables de faire des choses exceptionnelles". Et quid de l’avenir? Entré au CLEPT avec l’ambition de travailler dans l’informatique, Aziz Karim s’est découvert une nouvelle passion: la comédie. Une fois son bac en poche, il prévoit de suivre une formation théâtrale au Conservatoire de Grenoble.

Le témoignage d'Aziz Karim :


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