De gauche à droite: Hortense Vinet, Marc Le Glatin, Olivier Tesquet et Xavier de la Porte, animateur du débat.
(Crédit photo: Benjamin Rieth)
Le web est un prolongement de la télévision, prônant le zapping et la culture de masse
Un constat peu flatteur pour Internet si l'on s'en tient à ces critiques. Mais c'est faire un mauvais procès qui ne prend pas compte des spécificités d'Internet. Pour Olivier Tesquet, à la différence de la télévision qui s'impose aux téléspectateurs, le web propose une interaction et amène l'utilisateur à se l'approprier. L'internaute est alors libre de flâner, de faire des choix. Deux éléments permettent d'expliquer ces critiques : on manque encore de recul sur ce qui se passe dans l'évolution de la culture face à Internet, et nombreux sont ceux qui méconnaissent le média.
Internet est une culture des cultures
C'était le point central de la conférence : qu'est-ce que la culture numérique ? D'une même voix, en unisson pendant toute la rencontre, les intervenants ont décrit la culture numérique de la façon suivante : "une culture des cultures", elle met en lien de multiples supports culturels. Les exemples ne manquent pas pour l'illustrer : le mash-up, un mix entre différentes images ou sons afin de créer une œuvre nouvelle, objets multimédias ou encore œuvres collaboratives à travers le monde. Pour Hortense Vinet, "il n'y a pas de changement de culture, mais un changement de rapport à la culture". Et de citer l'exemple des jeunes et leur rapport à la photographie. Aujourd'hui, pour certains d'entre eux, la photographie est plus intéressant dans le geste que dans le contenu, c'est-à-dire que le résultat importe peu tant qu'il est partagé sur Facebook.
La culture numérique s'apprend et se prépare
A n'en pas douter le point le plus politique de la culture numérique, notamment pour Marc Le Glatin. Selon lui, il appartient aux pouvoirs publics de mettre en place les politiques nécessaires à l'apprentissage de la culture numérique, et en priorité dans les écoles. Rejoint par Olivier Tesquet, les deux se sont accordés sur l'importance d'un retour de la verticalité à l'école pour se repérer dans l'histoire des arts, de la science, des idées.
Apprendre la culture numérique, c'est aussi s'engager dans sa défense. Nombreux sont ceux qui déplorent aujourd'hui une « haussmanisation » d'Internet, c'est-à-dire la mise en place d'avenues du web dont il est impossible de sortir. C'est le cas des applications et des systèmes implicatifs comme Facebook, qui forcent l'utilisateur à rester dans leur cadre.
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