samedi 2 février 2013

Atelier d'écriture pour les journalistes en herbe

L’association Jets d’encre s’est rendue au forum Libération pour animer un atelier d’écriture journalistique. Une vingtaine de lycéens de la Cité Scolaire Internationale de Grenoble étaient présents. Pour apprendre, mais pas seulement. S’ils sont ici, c’est parce qu’ils ont créé leur propre journal sur le net.


Les élèves en plein travail durant l'atelier (crédit photo : Maud Guillot)

Tour à tour ils prennent la parole pour se présenter. Ils parlent français, anglais, italien, espagnol, arabe, allemand ou encore portugais. Tous sont bilingues, certains même ne maîtrisent pas encore parfaitement les codes de la langue de Molière. Âgés de 15 et 16 ans, ils sont une vingtaine à participer à la rédaction du Mouton à sept pattes. C'est le nom du journal en ligne qu'ils ont crée il y a maintenant quatre mois. Pourquoi autant de pattes ? Et bien parce que certains de leurs articles sont écrits dans une des sept langues enseignées dans leur établissement.

Aujourd'hui ils participent à l'atelier d'écriture, animé par Edouard Daniel, journaliste et Président de l'association Jets d'encre. Durant les premières minutes, les apprentis journalistes écoutent attentivement et prennent des notes assidûment. Puis la curiosité prend le dessus. Une, deux, trois mains se lèvent. Des questions, encore des questions. Ils saisissent l'occasion de s'entretenir avec des journalistes même s'ils semblent déjà très informés sur la profession : Censure? Liberté totale? Orientation et pression politique? L'objectivité existe-t-elle vraiment ? Des interrogations et de la passion. Déjà. 

"On est freinés par la ligne éditoriale"

Dix enseignants encadrent le journal multilingue et multimédia. Récemment un lycéen a écrit sur la mafia italienne. Un autre travaille actuellement sur la xénophobie en Europe. Des sujets à portées nationale, européenne et internationale, à l'image de leur propre histoire.
Malgré leur jeune âge ils semblent déjà très critiques. Clara, 16 ans, est l'une des deux lycéennes membres du comité de pilotage du journal et elle déplore un manque de liberté : "On aimerait bien critiquer pour faire changer les choses, mais on est freinés par la ligne éditoriale." Le comité de pilotage est composé de deux élèves et sept professeurs, chaque papier est relu par le principal de l'établissement avant publication. Clara est un peu déçue, mais l'atelier l'a rassurée, le discours aussi. Elle sait que la liberté d'expression existe "peut-être moins au lycée, mais après, oui". 

1 commentaire:

  1. Bonjour Maud,
    je viens de lire votre article, et je voudrais ajouter des précisions : nous ne sommes pas bloqués par les professeurs, mais par la ligne éditoriale du journal qui ne correspondait pas à nos attentes, et par la sous-représentation des élèves. Ce que nous ressentons comme un bloquage, c'est plutôt le fait que notre proviseure soit directrice de publication. Enfin nous n'avons pas été censurés dans ce projet, car nous n'avons même pas encore essayé de critiquer... Est-ce possible de changer ces détails?
    Merci beaucoup,
    Clara

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