vendredi 1 février 2013

L’écologie ça commence à bien faire (ou pas)

Les questions environnementales, "ça commence à bien faire", déclarait Nicolas Sarkozy en 2010. Le développement durable, est-il has been ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre Yannick Jadot, eurodéputé EELV, Alice Audouin dont   la Coalition pour l'art contemporain et le développement durable (COAL), prétend mettre du vert dans la culture, et Edouard Raffin, président du Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable.

De gauche à droite: Yannick Jadot (eurodéputé EELV), Alice Audouin, Edouard Raffin et Mathieu Taugourdeau
Crédit photo: Félix Mathieu

"Pour être obsolète, ça devrait déjà avoir commencé"
L’optimisme d’Edouard Raffin lorsqu’il envisage ses combats à venir est contrebalancé par un fatalisme quasi désabusé à la lumière des faits. Copenhague, politiques de développement : "il ne se passe rien". Les petits gestes, oui, mais "le changement doit venir du haut."

"Une perte de vitesse de l’écologie dans les médias, la société…"
Malgré ce constat, Alice Audouin croit voir une prise de conscience du côté de la jeunesse. "Ils sont sensibles au sujet. 70% des jeunes interrogés choisiraient une économie durable plutôt qu’une forte croissance". Economie sociale et solidaire, explosion des vocations dans les secteurs alternatifs: "Il y a une volonté de changer le monde". Justement, la vingtaine et les convictions verdissantes affirmées, Aline, dans le public, a mal aux yeux: "Ces cinq bouteilles [en plastique] sur la table..., une carafe c'aurait été mieux".

"Pour l’Homme, et non pour les baleines et les phoques"
Se débarrasser d’un certain nombre d’idées reçues sur l’environnement. "Le recul de l’écologie vient d’un sentiment d’éco-centrisme", analyse Alice Andouin. "J’assume une approche anthropocentriste : c’est l’Homme qu’on veut sauver, pas juste les baleines et les phoques". Constatant une vie intellectuelle majoritairement défavorable aux thèses écologistes, la présidente de la COAL aspire à développer l’écologie culturelle. "Rendre l’écologie sexy", résume Edouard Raffin.

"Je suis content que le développement durable soit has-been"
Petite provocation de Yannick Jadot, qui ne déplore pas la perte de vitesse de l'expression "développement durable". "Depuis 1992, cette expression porte une illusion, l’idée d’une grande réconciliation, les conflits seraient illégitimes et il faudrait débattre pour les résoudre". La question est surtout celle du système économique pour l’eurodéputé vert: réduction du temps de travail devenue impensable, plans de relance à court terme, carburants défiscalisés pour les avions. "20 milliards de niches fiscales anti-écologistes." Un leitmotiv dans ces échanges : protéger l’environnement nécessite de contrecarrer certains intérêts. Has been, l’écologie ? Has never yet been pour le moment, plutôt.

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