La jeunesse est
l'avenir d'un pays. Une phrase souvent employée et discutée qui a pris tout son sens aujourd'hui lors du débat "Débattez-vous
! Indignez-vous ! Barrez-vous ! Mais que font les jeunes ?" Entourés de Nicolas Demorand, et
de Martin Quehehen, animateur à France Culture, les jeunes ont
exposé leur vision de l'engagement. Un message résolument optimiste
et forcément innovant.
Bénédicte Didier (à gauche) est assise à côté de Frédéric Maillot.
(Crédit photo : Lucie Gruau)
Le hacking, une
nouvelle forme d'engagement
Désormais, les
révolutions se jouent aussi sur Internet. Finis le temps des lancers
de pavés. Pour se faire entendre, les jeunes ne descendent plus
seulement dans la rue. S'organiser, échanger, se rassembler pour
former des "network" ("réseau" en anglais), le nouveau maître-mot. "L'engagement à la papa, le syndicalisme, ça ne m'intéresse
pas. Moi, je me suis rendue compte que j'étais une geek en
puissance" explique à la tribune Bénédicte Didier, en
service civique. Des propos que nuancent Frédéric Maillot,
président du RSKP, un mouvement qui prend naissance dans les émeutes
du Chaudron à La Réunion. « Il ne suffit pas de mettre j'aime
sur une page Facebook pour être engagé. ». Internet
devient un outil de communication mais pas nécessairement un moteur.
Et même si les mouvements sociaux mutent, le combat, lui, reste et
trouve ses origines en amont. Et peut, parfois, prendre racine à
l'étranger.
Explorer le monde, oui
mais à quel prix ?
"Se barrer", un rêve
d'exil qui coûte cher. L'évasion se mérite et se paye, souvent le
prix fort. Et dans un pays comme la France, qui mise surtout sur
Erasmus, l'égalité des chances en matière d'échanges
internationaux semblent rester un vieil idéal. Bénédicte Didier,
le dit sans détours. « Concrètement,
comment fait-on pour partir six mois aux Etats-Unis, ou deux mois en
Irlande l'été pour apprendre à parler anglais si on pas des
parents aisés ? ». Et avant tout départ, il faut un but, une
envie. Ne pas seulement partir pour partir. « La mobilité ne
doit pas devenir une obligation » lance Frédéric Maillot.
Penser collectif
Voyager ne suffit pas. Ce
qui compte c'est de faire des rencontres décisives pour se découvrir
une lutte. Et l'engagement peut prendre du temps à éclore. Les
jeunes avancent à leur rythme. Mais le principal c'est « de se
mettre à penser à l'intérêt général, être prêt à un don de
soi. » conclut Bénédicte Didier.
Lucie Gruau
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