vendredi 1 février 2013

Face à face avec Oxmo Puccino


L’audience du Forum Libération rajeunit avec Oxmo. De nombreux jeunes, lycéens et étudiants engagés dans des associations, prennent part à un échange avec l’icône du rap français qui se dit "engagé malgré lui". Celui-ci revient d’abord sur son investissement auprès d'UNICEF depuis octobre 2012, en tant qu’ambassadeur.



Le rappeur Oxmo Puccino entouré de son jeune public grenoblois. 
(Crédit photo: Dounia Hadni)


Le débat s’ouvre sur "l’engagement, c’est quoi?". Pour Oxmo Puccino, l'engagement c’est Jimi Hendrix et Woodstock pendant la guerre du Vietnam. Et c’est l’époque qui le dicterait aux artistes. En ce qui le concerne, c’est son expérience personnelle, l’histoire de son père, son origine malienne qui font son engagement. A l’entendre, tout ce qu'il traverse le construit, mais avant tout comme un rappeur qui "se doit de divertir". L’énergie mobilisée dans les rapports humains l’interpelle. 

Une jeune lycéenne représentante de l’UNICEF l’interroge: "Tu ne penses pas qu’il n’y a pas une seule jeunesse mais des jeunesses? Tous les jeunes n’écoutent pas la même musique, par exemple".
L’artiste acquiesce. Pour lui la jeunesse est un "concept". Il rebondit sur sa chanson "Naître adulte", qu’il a composé sur demande de l’Unicef France pour les 20 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. "C'est plus juste de parler d'état(s) d'esprit: on peut naître adulte" rétorque-t-il.


Le clip officiel de la chanson "Naître adulte" (2009)

L’échange se poursuit autour des enjeux d’Internet. Oxmo y voit une nouvelle drogue; d'après lui c’est dans la parole physique, humaine et concrête que se cristallise l’engagement. "L’engagement c’est aussi croire!". A la lumière de cette réflexion, la perception qu'il a de son métier décrite au début de son intervention, prend tout son sens. «Je passe tout mon temps à formuler des chocs et des traumatismes". 

Maxime, 17 ans, est ravi par cette rencontre. "Oxmo parlait avec son coeur. Il s’est montré très accessible. Pour une fois, on a eu droit à du concret dans le débat!". Amir, 20 ans, est engagé dans une association de jeunes de quartiers à Paris, appelée "La voie du maje". Il partage, à la sortie, son enthousiasme avec un groupe d’adolescents de 17-18 ans, tous engagés dans des groupes de travail et venant d’un peu partout : Rennes, Dunkerque, Paris. Allison, 16 ans, témoigne de l'importance, en tant que jeunes, de se sentir impliqués dans un discours et pas simplement spectateurs. "Ça fait du bien" confie-t-elle en esquissant un sourire.




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